La nécropole à incinération du Haut-Empire des "Mahis" à Gy-en-Sologne (Loir-et-Cher)

International audienceThe cremation burial ground of « Mahis » at Gy-en-Sologne (department of the Loir-et-Cher, France) was discovered during the construction of the A85 motorway. This unusual discovery, at the junction of three territories (those of the Carnuti, the Bituriges and the Turoni), has renewed our knowledge of the funerary rites practised during the early roman empire in an otherwise poorly documented area. The funerary use of the site was represented by a cremation zone or ustrinum, of which three sides are defined by stone walls. It was used and abandoned during the first half of the 1st century A.D. The presence nearby of scattered burnt potsherds indicates regular cleaning of the structure. Eight tombs from the 2nd century were found nearby. The urns were mainly re-used vessels (jugs, pots, pitchers, small amphorae and glass bottles). They contained small proportions of cremated adults. Their fills and those of the ditches in which they were put yielded the remains of offerings placed on the funeral pyre : glass or pottery vases (cups and plates), hobnails, animal bones. Some of the empty vessels placed as offerings near the tombs are characterised by small vases, one of which was accompanied by a ring for baby’s swaddling clothes. This data supports the idea of deposits probably related to the commemoration of deceased young children or infants who were generally excluded from cremation rites in the roman world.La nécropole à incinération des « Mahis » à Gy-en-Sologne a été mise au jour sur le tracé de l’autoroute A.85. Cette découverte inédite, située au carrefour des territoires carnute, biturige et turon, contribue au renouvellement des connaissances sur les gestes et les rites funéraires en usage au Haut-Empire, dans cette région qui reste mal connue et mal documentée sur le sujet. La fonction funéraire se traduit par la présence d’une aire de crémation ou ustrinum délimitée par un enclos maçonné. Son utilisation puis son abandon sont datés de la première moitié du Ier s. ap. J.-C. L’aire de crémation semble avoir subi des nettoyages réguliers, comme l’attestent des épandages de tessons brûlés rejetés aux alentours. À proximité, huit tombes ont été découvertes, datées du IIe s. ap. J.-C. Les urnes, constituées de récipients réemployés (cruche, pot, pichet, amphorette, bouteille en verre), ont livré une petite partie des ossements incinérés d’individus tous adultes. Leur comblement et celui des fosses où elles ont été déposées ont livré les restes d’offrandes primitivement placées sur le bûcher : vases en céramique et en verre (coupes, assiettes), clous de chaussures, ossements animaux. Une partie des vases « vides » déposés en offrandes à proximité des tombes est caractérisée par des vases de petites tailles accompagnés dans un cas d’un anneau à langer. Ces données confortent l’idée de dépôts en relation avec la commémoration de jeunes défunts, enfants en bas âge ou nourrissons, généralement exclus du rite de l’incinération dans le monde romain